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[CRITIQUE] : Bliss



Réalisateur : Joe Begos
Acteurs : Tru Collins, Dora Madison, Rhys Wakefield,...
Distributeur : -
Budget : -
Genre : Fantastique, Épouvante-Horreur.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h20min

Synopsis :
Frappée par un blocage créatif, la belle Dezzy est en proie à un doute existentiel doublé d’un alcoolisme grandissant. Tout dérape lors d’une virée dans les bas-fonds nocturnes de Los Angeles...



Critique :


Il y a quelque chose de profondément usant à la vision de Bliss, troisième long-métrage de Joe Begos, sorte de bad trip ultime au sujet ultra sexe, drogue et rock’n’roll (so 70's, dans le fond comme dans la forme), tellement libre dans son ton qu'il pouvait déboucher sur n'importe quel délire au final.
Mais pouvoir aller n'importe où ne veut pas décemment dire que l'on ne se prive pas de terminer nulle part... et surtout droit dans le mur.
Sorte de rencontre agressive et faussement edgy entre Mandy et The Neon Demon, la péloche suit l'histoire d'une jeune peintre en manque d’inspiration, qui glisse lentement du côté obscur en goutant à une drogue qui la fait progressivement plonger dans une simili- transe vampirique qui va lui faire retrouver sa folie créatrice, dans les limbes de l'auto-destruction...

Image Courtesy of Clout Communications


Étouffant son auditoire avec son montage effréné et pas toujours lisible, quand il ne l'agresse pas avec ses couleurs saturées et des flashs de lumière rouge aveuglant, sans oublier un score férocement assourdissant, Bliss souligne l'excès et la violence de l'âme humaine dans un vacarme absolu et total, sorte d'oeuvre expérimentale formellement ambitieuse mais malade, piochant allègrement dans le cinéma d'exploitation US des 70's (filiation assumée jusque dans sa facture, puisqu'il a été tourné en 16mm).
Un délire jamais vraiment subversive ni méta (un questionnement sur les limites extrêmes et gratuites de l'art, n'aurait pas été de trop), alignant les propositions formelles avec une gourmandise démesurée, mais qui n'est fascinante que dans sa volonté à mettre en images une violence fantasmagorique particulièrement gore, dans un L.A. crépusculaire jamais vraiment usé à sa si juste valeur cinématographique.
Symboliquement lourdingue, plombé par un script amorphe (qui prend beaucoup si ce n'est pas énormément, du Martin de feu George Romero), répétitif et caricatural as fuck (sans doute le mot le plus prononcé du métrage), qui ne raconte au final pas grand chose, la péloche est un exercice de style certes ambitieux, mais jamais suffisamment prenant pour provoquer durablement l'intérêt dans le désir de Begos de s'inscrire avec de gros sabots, dans la droite lignée de ses imposants modèles (Noé, Ferrara, Argento,...).

Image Courtesy of Clout Communications

Reste alors la composition physique, à double tranchant, d'une Dora Madison plutôt convaincante face caméra mais qui n'arrive pourtant pas à créer la moindre empathie.
On s'attarde très longuement sur sa transformation vampirique se rêvant viscérale sans ne jamais l'être, avant (d'enfin) laissé exploser ses hectolitres d'hémoglobine dans un climax jouissif mais convenue.
Un very bad, bad trip, tout simplement.


Jonathan Chevrier

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