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[TOUCHE PAS À MES 80ϟs] : #11. Gremlins

© 1984 Warner Bros.

Nous sommes tous un peu nostalgique de ce que l'on considère, parfois à raison, comme l'une des plus plaisantes époques de l'industrie cinématographique : le cinéma béni des 80's, avec ses petits bijoux, ses séries B burnées et ses savoureux (si...) nanars.
Une époque de tous les possibles où les héros étaient des humains qui ne se balladaient pas tous en collants, qui ne réalisaient pas leurs prouesses à coups d'effets spéciaux et de fonds verts, une époque où les petits studios (Cannon ❤) venaient jouer dans la même cour que les grosses majors légendaires, où les enfants et l'imaginaire avaient leurs mots à dire,...
Bref, les 80's c'était bien, voilà pourquoi on se fait le petit plaisir de créer une section où l'on ne parle QUE de ça et ce, sans la moindre modération.
Alors attachez bien vos ceintures, mettez votre overboard dans le coffre, votre fouet d'Indiana Jones et la carte au trésor de Willy Le Borgne sur le siège arrière : on se replonge illico dans les années 80 ! 



#11. Gremlins de Joe Dante (1984)

Étant une enfant des années 90's, je passe à chaque fois à côté de la hype nostalgique des années 80's. Pourtant, quand on est cinéphile, on ne peut carrément pas passer à côté de cette décennie tant elle est dense et éclectique. Pour ma part, j'aime les petites créatures mignonnes qui parlent. Joe Dante a donc décidé de réaliser Gremlins pour me faire plaisir (bon les mogwais et gremlins baragouinent plus qu’ils ne parlent mais je ne fais pas la fine bouche). Porté par un trio de réalisateurs, dont les noms aujourd’hui nous parlent forcément (Steven Spielberg à la production, Chris Colombus au scénario et bien sûr Joe Dante à la réalisation), Gremlins est devenu un véritable phénomène à la fin de l’année 84, pour devenir totalement culte à notre époque. Film de Noël incontournable, alliant mignonnerie et scène d’épouvante, je veux revenir aujourd’hui avec vous sur l’attaque de ces créatures fallacieuses que sont les gremlins.
Le nom de Spielberg était déjà une entité dans les années 80’s. Producteur et scénariste pour Poltergeist en 1982, co-réalisateur pour La Quatrième Dimension en 1983 et bien sûr il avait accédé au succès critique en tant que réalisateur avec Les aventuriers de l’arche perdue en 1981 et E.T l’extra-terrestre en 1982. De son côté, Chris Colombus était un tout jeune scénariste prometteur, avant de devenir le réalisateur que l’on connaît. Pour mettre en scène ces peluches, il fallait un réalisateur qui n’avait peur de rien. Joe Dante était donc le choix le plus judicieux, avec sa hargne teintée d’ironie et son humour cartoonesque. Gremlins reste à ce jour son plus gros succès commercial.

© 1984 Warner Bros.

Conçu tout d’abord comme un film d’horreur, c’est l’idée de Spielberg qui refaçonne totalement le film. Le célèbre Gizmo, avec sa bouille toute mignonne et ses grandes oreilles devait au tout début se transformer en gremlin et détruire toute la ville. Mais le producteur a eu du nez (et sait déjà d’expérience avec E.T que les créatures mignonnes et énigmatiques sont la clef du succès). Tout commence comme un conte de fée moderne. Le père du héros, Billy est en quête du cadeau de Noël pour son fils. Il tombe par hasard dans une boutique de Chinatown et découvre une créature qu’il ne connaît pas, le Mogwai (mauvais esprit en chinois). Présentée comme chose dangereuse, le propriétaire du magasin refuse de le vendre, même pour une grosse somme d’argent. Mais le petit fils, lui, se laisse convaincre. Il le vend mais lui donne trois règles fondamentales pour bien s’occuper du Mogwai : ne pas le mouiller, ne pas l’exposer à la lumière du jour et surtout ne pas lui donner à manger après minuit. Evidemment, quand dans un film, on donne des règles à respecter, le héros ou l'héroïne ne les respectent pas et cela entraîne des conséquences désastreuses. Billy s’attache profondément à Gizmo, mais n’est pas très consciencieux. A cause de l’eau, Gizmo “donne naissance” à d’autre Mogwai beaucoup moins gentil, qui vont arriver à manipuler Billy. Ils mangent après minuit et vont se transformer en d’horribles créatures, les gremlins. 

© 1984 Warner Bros.

La pluralité de ton dans le film est ce qui fait sa force. Le début s’enlise dans un conte de Noël familial, avec un côté dramatique et miséreux. Le père de famille est un inventeur raté. Ses inventions ne fonctionnent pas et l’argent ne coule pas à flot chez les Peltzer. Gizmo est considéré comme le rayon de soleil, qui apporte de la joie et du bonheur dans cette famille, c’est leur petit miracle de Noël. Et on les comprend : comment résister à Gizmo lorsqu’il chante avec son petit bonnet de Noël ? Et alors que nous commençons à nous habituer au ton chaleureux du film, Gremlins bascule totalement. La lumière douce et orange laisse place à une lumière plus sombre, dans la nuit quand les Mogwais se transforment. Le délire teinté de comédie et d’horreur peut commencer. Les créatures vont mettre la petite ville sans dessus dessous en une nuit. Les gags s'enchaînent quand les gremlins s’en prennent aux habitants, utilisant leur outils du quotidien contre eux. Mais le film n’oublie pas son côté épouvante, comme nous pouvons le voir dans la séquence avec le professeur de biologie, où la tension est à son comble. Que ce soit l’agression de la petite mamie ou l’attaque de la maison des Futterman, Joe Dante s’amuse et alterne entre ironie et gags comiques. Mais là où nous voyons la patte du réalisateur est dans le sous-texte, anti-reaganien que Gremlins véhicule. Ces braves américains de la classe moyenne humiliés par des entreprises et des individus riches sans scrupules. La moral de fin, malgré le happy-end, est sombre : les occidentaux n’ont aucune conscience de leur responsabilité face à la nature. Gizmo est en soit pas dangereux. C’est la façon dont on s’occupe de lui qui change tout. 

© 1984 Warner Bros.

Véritable expérience jubilatoire, Gremlins est un film à voir au moins une fois dans sa vie. Et si l’histoire peut-être un peu naïve n’est pas à votre goût, vous pourrez toujours vous pencher sur le travail dantesque de Chris Walas qui utilise l’animatronique pour animer Gizmo et les gremlins.
P.S : la grande question philosophique qui ressort du le film est la suivante : comment Gizmo peut-il manger sachant que nous sommes tout le temps après minuit ? Mon point de vue est que le Mogwai ne peut pas manger entre minuit et le lever du soleil, sachant que la lumière du jour l'affaiblit. Si vous avez une autre théorie sur la question, n'hésitez pas à nous en faire part. Le débat est ouvert.


Laura Enjolvy

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