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[CRITIQUE] : Mowgli : La Légende de la Jungle


Réalisateur : Andy Serkis
Acteurs : Rohan Chand, Andy Serkis, Christian Bale, Benedict Cumberbatch, Cate Blanchett,...
Distributeur : Netflix France
Budget : -
Genre : Aventure.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h44min

Synopsis :
Le film s'attache au parcours de Mowgli qui, enfant, est élevé par une meute de loups au cœur de la jungle indienne. Tandis qu'il apprend les lois souvent âpres de la jungle, sous la responsabilité de l'ours Baloo et de la panthère Bagheera, Mowgli est accepté par les animaux de la jungle comme l'un des leurs – sauf par le terrible tigre Shere Khan. Mais des dangers bien plus redoutables guettent notre héros, au moment où il doit affronter ses origines humaines.



Critique :

C'était, au départ, un projet encore plus alléchant que celui concocté dans la même foulée, par Disney via Jon Favreau.
Le hic, c'est qu'il a gentiment pris du plomb dans l'aile et après une production houleuse, une sortie éternellement repoussée - au point de débarquer plus de deux ans et demi après son excellent concurrent -, diverses expérimentations techniques et une distribution totalement bazardée par la Warner, Le Livre de la Jungle sauce Andy Serkis (qui devait en faire son premier long, avant de finalement réaliser le sublime Breathe entre-temps), sobrement intitulé Mowgli au final, sera exempté - ou presque - des salles obscures à l'international - surtout les nôtres en fait -, pour mieux être flanqué un brin à l'arrache sous le sapin de l'année ciné 2018, via la case de plus en plus reluisante Netflix.
Un mauvais signe ? Pas loin, même s'il ne faut décemment pas se remémorrer le destin cruel du film à sa vision, et encore moins le comparé à son concurrent, l'absence de sortie en salles et donc de projection avec la 3D, le défavorisant majoritairement.
Car le film d'Andy Serkis n'a strictement rien à voir avec le film de Favreau, et sa production est d'autant plus légitime qu'elle se veut comme une mise en image sincère et appliquée des écrits originaux de Rudyard Kipling.


Tranchant avec l'image entrainante que les films Disney a pu laisser dans l'imaginaire collectif depuis plusieurs décennies,  Mowgli dépeint dès sa première bobine (avec la mort des parents du jeune indien), un univers aussi sombre et brutal ou la jungle, tous comme les animaux qui la peuplent, à conservée toute sa dangerosité et sa sauvagerie.
Tué ou être tué, dominé ou être dominé, Serkis ne fait pas dans la dentelle et plonge son spectateur dans un monde réaliste (dans son cadre) et violent régit par les prédateurs (idem pour le monde des humains, avec le personnage du chasseur campé par Matthew Rhys, une menace aussi dangeureuse que Shere Khan); une vision adulte ou la beauté et la poésie des décors enlassent constamment la grande faucheuse dans un balai des sens à la mise en scène imposante, qui n'est au fond tronqué que par des effets visuels loin d'être toujours aboutis (et qui nous font souvent décrocher du récit).
Un comble, quand on sait que son parti pris de miser habilement sur la motion capture - une merveille pour l'expression de son impressionnant bestiaire -, d'humaniser ses animaux (quitte à ne plus les rendre crédibles ou réalistes, ce qui est infiniment logique pour un divertissement lui-même volontairement fantastique) est au moins autant une réussite que la partition impliquée de casting vocal aussi solide (Benedict Cumberbatch, génial, est en mode Smaug pour son Shere Khan, Christian Bale est parfait en Bagheera) et de son casting '" physique " (la trop rare Freida Pinto, parfaite en figure maternelle bienveillante pour le jeune Rohan Chand, tout en colère et en tristesse, mais nettement moins convaincant à l'écran que pouvait l'être Neel Sethi chez Favreau).


Emotionnellement fort et réfléchi, Mowgli est une relecture aussi sombre et intelligente que sérieuse du récit de Kipling, un vrai conte grave sur la survie en terre hostile qui démontre autant le vrai talent d'artiste d'Andy Serkis, que la force de som ambition artistique visiblement sans limite.
Dommage encore une fois, que les effets visuels ne soient pas à la hauteur...


Jonathan Chevrier

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