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[CRITIQUE] : Edmond


Réalisateur : Alexis Michalik
Acteurs : Thomas Solivérès, Olivier Gourmet, Tom Leeb,...
Distributeur : Gaumont Distribution
Budget : -
Genre : Comédie.
Nationalité : Français.
Durée : -

Synopsis :
Décembre 1897, Paris. Edmond Rostand n’a pas encore trente ans mais déjà deux enfants et beaucoup d’angoisses. Il n’a rien écrit depuis deux ans. En désespoir de cause, il propose au grand Constant Coquelin une pièce nouvelle, une comédie héroïque, en vers, pour les fêtes. Seul souci : elle n’est pas encore écrite. Faisant fi des caprices des actrices, des exigences de ses producteurs corses, de la jalousie de sa femme, des histoires de cœur de son meilleur ami et du manque d’enthousiasme de l’ensemble de son entourage, Edmond se met à écrire cette pièce à laquelle personne ne croit. Pour l’instant, il n’a que le titre : « Cyrano de Bergerac ».



Critique :

Il y a des projets qui mettent du temps à se concrétiser. C’est le cas d’Edmond, un scénario d’Alexis Michalik, dont le projet de film est abandonné et qui est alors transformé en pièce de théâtre, jouée pour la première fois au Théâtre du Palais Royal, à Paris, en 2016. La pièce connaît un succès retentissant et reçoit pas moins de 5 Molières en 2017. Un triomphe et une visibilité qui permet enfin à Michalik de réaliser son projet initial : porter Edmond au cinéma.
Le synopsis est ainsi similaire à celui de la pièce : Edmond Rostand, jeune dramaturge hué par la critique pour La Princesse lointaine, doit absolument écrire une nouvelle pièce de théâtre. Il décide de donner le rôle principal à Constant Coquelin, comédien en vogue, et, vaille que vaille,s’attelle à l’écriture de ce qui deviendra Cyrano de Bergerac.


Dans le trio de tête d’Edmond, on retrouve Thomas Olivérès dans le rôle-titre, Olivier Gourmet en Constant Coquelin, Mathilde Seigner en la comédienne Maria. Puis le rôle du meilleur ami d’Edmond, Léo, est campé par Thomas Leeb et la douce Jeanne, une habilleuse amoureuse des belles lettres, est incarnée par Lucie Boujenah.
Le projet était prometteur, mais voilà : le théâtre et le cinéma sont deux univers très différents. Et malheureusement, Edmond, avec ses dialogues surjoués et surannés, ses multiples quiproquos et comiques de situation dignes d’un vaudeville et son décor Belle Epoque en carton pâte, peine à dépasser son statut de pièce de théâtre.
Le film aurait pu, par exemple, creuser la personnalité du jeune dramaturge, qui ne manque pourtant pas de complexité : jeune homme mal dans son époque, poète qui ne peut écrire qu’en vers à l’heure où la mode est à la comédie en prose, Edmond Rostand était un vrai inadapté qui a d’ailleurs souffert de nombreux épisodes de dépression. Dans le film, il n’est qu’un jeune homme romantique et maladroit, assez plat, sans réelle évolution.


Et c’est le cas pour tous les personnages qui sont très caricaturaux et n’évoluent pas entre le début et la fin du film. Les acteurs sont d’ailleurs dans le surjeu en permanence, et il est difficile de s’attacher ou de s’émouvoir face à l’accumulation de clichés ou de répliques creuses. Certaines situations sont, certes, assez cocasses, mais aucun moment de réelle tension dramatique ne vient troubler le film qui reste très lisse et plat. L’histoire n’est finalement qu’un prétexte pour caser différentes références (plus ou moins subtiles) à Cyrano de Bergerac, que les lycéens et les amoureux de belles lettres se targueront de relever. En tout cas, même si le film ne m’a pas convaincue, je reste curieuse de découvrir la pièce au Théâtre du Palais-Royal, qui se prête certainement mieux à la comédie d’Alexis Michalik que le grand écran...


Victoire

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