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[CRITIQUE] : La Nonne


Réalisateur : Corin Hardy
Acteurs : Demian Bichir, Taissa Farmiga, Jonas Bloquet,...
Distributeur : Warner Bros. France
Budget : -
Genre : Epouvante-Horreur.
Nationalité : Américain
Durée : 1h37min

Synopsis :
Quand on apprend le suicide d'une jeune nonne dans une abbaye roumaine, la stupéfaction est totale dans l'Église catholique. Le Vatican missionne aussitôt un prêtre au passé trouble et une novice pour mener l'enquête. Risquant leur vie, les deux ecclésiastiques doivent affronter une force maléfique qui bouscule leur foi et menace de détruire leur âme. Bientôt, l'abbaye est en proie à une lutte sans merci entre les vivants et les damnés…



Critique :


À une époque où tout produit un minimum populaire et identifiable, est franchisé à outrance par Hollywood la putain, il n'y a aucune surprise à voir une saga telle que The Conjuring, à être décliné plus que de raison par les spin-offs en tous genre, surtout que, justement, le cinéma de genre se prête plus que d'autres films encore, à un tel procédé tant il a justement été bâti par des franchises phares et, trop souvent, injustement étiré sur la longueur (Halloween, Les Griffes de la Nuit, Vendredi 13 au choix).
Reste pourtant qu'après un Annabelle premier du nom difficilement défendable - pour être poli -, et une suite relevant gentiment le niveau, notre curiosité était grande face à La Nonne, prequel sur les origines d'un esprit maléfique aperçu dans The Conjuring 2 (la nonne donc, nommée Valak), échoué à un Corin Hardy encore rattaché, il y a peu, au pas du tout désiré remake du merveilleux The Crow d'Alex Proyas.



Pur thriller gothique qui envoie visuellement du pâté, The Nun, réalisé avec conviction par un cinéaste qui fait preuve d'un amour inconsidéré pour le bis (à forte tendance Z totalement assumé... ou pas), accumule les bons points esthétiquement avec une ambiance 50's/60's hypnotique (superbe photo de Maxime Alexandre) et une reconstitution léchée d'une Roumanie/Transylvanie tout droit sortie d'une péloche de la Hammer (les références sont légion), là où il en perd considérablement dans son intrigue, enquête ampoulée et jamais vraiment prenante - ni drôle dans son humour -, qui s'englue dans le gentiment ridicule à l'aube de son dernier tiers via un twist final définitivement dispensable.
Pire, il cède sans résister à la hype horrifique facile et moderne, en accumulant les jumps scares harrassants et autres effets de montage ridicules, tout droit sortie d'un cahier des charges paresseux visant plus à contenter les producteurs (et le public au frisson facile) qu'à pleinement laisser les mains libres à un cinéaste infiniment doué caméra au poing, mais douloureusement bridé.



Wannabe décrassage en règle du genre qui aurait mérité une plus grande rigueur scénaristique - et le mot est faible -, La Nonne déroule son histoire sur un rythme de croisière plus qu'honorable, mais ne dynamite jamais réellement le genre de l'intérieur pour pleinement marquer un auditoire qui hésitera entre l'ennui poli et une satisfaction partielle.
Reste qu'il lui offre, à l'instar du bien plus jouissif et foutraque Le Couvent de Mike Mendez (qu'il aurait dû plus volontiers singer), une belle ligne d'exception, visuellement léchée et séduisante, qui joue intelligemment sur la nostalgie d'une cinéma béni, sans en atteindre la maestria.


Jonathan Chevrier




Après une attente pleine de promesses sort enfin La Nonne, film consacré au personnage aperçu dans la saga d’horreur Conjuring. Les spectateurs auraient volontiers attendus plus longtemps si cette attente avait permis au film d’avoir un bon scénario voire quelques bonnes idées. Le film est clairement un film de producteurs décidés à ramasser beaucoup d’argent rapidement. Il est sans surprise, sans liberté et sans fantaisie, il ne nous propose malheureusement à aucun moment une fulgurance, un éclair de génie ou une nouvelle approche dans le genre du film d’horreur.
La force du personnage de la nonne jusqu’ici, dans ses apparitions dans Conjuring 2, était la rareté de ses interventions ; on l’attendait, on l’apercevait et elle nous glaçait le sang. Mais dans son propre film on la voit trop, certains plans sont si longs que vous avez le temps de regarder les détails de son maquillage ou vous demandez à quoi ressemble la comédienne dans la vraie vie. Et en termes d’horreur, c’est connu, moins on en voit et plus c’est efficace.




En ce qui concerne les autres personnages du film, ils sont tous aussi inintéressants les uns que les autres. On gardera en tête Maurice alias Frenchie, le français du Quebec qui offre quelques interventions amusantes et qui semble être le seul à avoir des réactions logiques dans ce film, à l’opposé de la jeune héroïne, pas encore nonne, qui se sent investie d’une mission suicide ou du prêtre qui est venu jouer les hommes courageux sur ordre du Vatican.
Le réel problème du film est qu’il ne nous apprend presque rien. Nous voulions en savoir plus sur le démon Valak : Pourquoi est-il ici ? Quel est son but ? Et pourquoi Diable prend-t-il l’apparence d’une nonne ? C’est pour avoir des réponses que les gens veulent voir les spin off ; ici on ne donne que le minimum pour limiter notre frustration.
La Nonne tombe malheureusement dans la simplicité scénaristique avec des jump scares ultra prévisibles et des rebondissements pré-machés, comme c’est le cas notamment avec l’histoire des clochettes dans les tombes : dès leur apparition on sait qu’elles vont toutes se mettre à bouger à un moment du film, il y a presque des écrans lumineux qui clignotent « Souviens toi de cet élément, ça va te faire peur plus tard. »

 

Enfin, la scène finale du film est l’apothéose du ridicule avec une héroïne qui parvient, sous l’eau, à mettre dans sa bouche le contenu d’une fiole sacrée afin de le cracher au visage du démon. Oui, elle crache littéralement le sang de Jésus-Christ au visage de la nonne. C’est le genre de chose que Ash peut faire mais ici ça apporte uniquement une dose de ridicule supplémentaire à un film qui avait déjà du mal à être crédible.

La Nonne est un film qui se laisse regarder, il peut faire peur selon le seuil de sensibilité du spectateur ou le volume sonore. Il reste cependant l’exemple type du film qui repose sur un personnage à fort potentiel horrifique mais qui malheureusement tombe dans une facilité assez décevante.


Laure


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