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[FUCKING SERIES] : Insatiable saison 1 : La culture du trash et du creux


(Critique - avec spoilers - de la première saison)


La série Insatiable a fait beaucoup parler d’elle et ceci, bien avant qu’elle ne soit disponible sur Netflix. En effet, à peine la bande-annonce mise en ligne sur Youtube, la série s’est pris un énorme tollé, engendrant pas mal de critiques ainsi qu’une pétition pour annuler sa diffusion à cause du contenu apparement grossophobe. Je fais partie des gens qui ne furent pas vraiment convaincu par le trailer pourtant, pour me faire mon propre avis sur la série, j’ai décidé de la visionner et croyez-moi, ce fut plutôt hasardeux.
Je vous situe rapidement l’histoire. Insatiable suit Patty (Debby Ryan), un adolescente obèse qui se fait harceler par ses camarades de classe et qui a pour seul soutien sa meilleure amie Nonnie. Un soir, alors qu'elle se défend contre un sans abri qui se moque d'elle, Patty se prend un coup violent dans la mâchoire et se voit obligé de se nourire uniquement de nourriture liquide, ce qui provoque une rapide perte de poids. Patty finit donc par répondre aux critères de beauté défini par la société. Elle se fait repérer par Bob Armstrong (Dallas Roberts), avocat mais aussi coach pour les participantes de concours de beauté.


Tout d’abord, je me suis profondément ennuyée devant cette série et en soit, il ne se passe pas grand chose durant ces 12 épisodes de 40 minutes. On voit Patty osciller entre plusieurs comportements, entre jeune femme adorable et manipulatrice, on s’y perd vite. Il aurait été intéressant de ressentir une certaine empathie pour Patty mais impossible, elle est insupportable et égoïste et on comprend vers la fin, lors d’une dispute avec sa meilleure amie Nonnie, qu’elle a toujours été ainsi.
Insatiable se revendique comme une série satirique, ce qui veut dire que la série se sert de la moquerie pour dénoncer un sujet et ici, c’est le fat-shaming. Cependant, la satire est malheureusement vraiment mal exécuté et on a alors l’impression que Insatiable fait souvent l’apologie de la minceur, notamment avec cette fameuse phrase qui est répété deux fois dans la série et qui est le titre du second épisode: skinny is magic (en VF: être mince, c’est magique). On sent une envie de se rattraper avec l’introduction de Dee,  mais aussi toutes les mauvaises blagues autour de l’homosexuaité et la biséxualité.
Je trouve également plutôt abjecte d’avoir un personnage, en l'occurrence Bob Armstrong, d'être accusé d’avoir agressé sexuellement une candidate mineure de concours de beauté - ce qui fait qu’il est aussi accusé d’être un pédophile - mais qu’il n’y ait pas vraiment de répercussions autour de ce sujet et on repassera ce moment fort douteux quand Nonnie fait remarquer à Patty que Bob est un pédophile et que cette dernière répond: Ca veut dire que j’ai peut-être une chance. Quand bien même Bob fut accusé à tort (pas vraiment super comme message en pleine période #MeToo), comment dire que c’est vraiment glauque et tout sauf drôle.


Parlons rapidement des personnages adultes. Je me demande vraiment ce qui a pu attirer Alyssa Milano dans ce projet, bien que son personnage soit un des mieux interprété, j’aurais pensé qu’elle avait plus de jugeote. Un autre personnage ridicule est celui de Bob Barnard interprété par Christopher Gorham, qui à mes yeux restera éternellement Henry de Ugly Betty mais passons. Le personnage passe la moitié du temps torse nu sans aucune raison valable et on découvre plus tard que sa rivalité avec l’autre Bob (Armstrong) était en fait un moyen de dissimuler son amour pour lui. Ce subplot sort vraiment de nulle part et de plus, apporte une certaine occultation de la bixesualité, notamment avec cet échange entre les deux Bobs :

– Les bisexuels, c’est comme les démons ou les extraterrestres, ça n’existe pas.
– Tout à fait d’accord, bi, c’est juste le premier arrêt pour Gayville.

Et même si ça veut montrer le contraire de ce que qui est dit au premier abord, ces paroles m’ont plus agacé qu’autre chose.
Le seul personnage réussi de la série et que j’ai réellement apprécié est celui de Nonnie, interprétée par Kimmy Shields. C’est le personnage le plus humain et le plus attachant de la série. Meilleure amie un peu invisible de Patty, elle éprouve des sentiments secrets pour elle et tout au long de la série, elle va se questionner sur les sentiments qu’elle éprouve ainsi que sur sa sexualité. C’est réellement le personnage le plus touchant et je me demande pourquoi les autres personnages n’étaient pas aussi bien écrits.



Au final, ce n’est pas vraiment le contenu grossophobe qui m’a le plus dérangé mais vraiment l’aspect superficiel et puéril de la série, les blagues sont nulles, le jeu des acteurs n’est pas à la hauteur d’une série Netflix et au fur et à mesure du déroulement de l’histoire, ça devient vite n’importe quoi et pas du bon n’importe car j’aime bien certains séries au contenu un peu dérangé mais là, ça ne fonctionne pas et ce n’est tout simplement pas drôle. A mon opinion, c’est d'autant plus gênant de ce dire qu’avec un tel contenu creux quand on sait que la série a été créé par une femme. Bref, je ne conseille pas vraiment cette série à part si vous êtes très bon public (et encore…).


Jules


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