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[CRITIQUE] : Battleship Island


Réalisateur : Ryoo Seung-wan
Acteurs : Joong-ki Song, Soo-an Kim, Jung-Min Hwang,...
Distribution : Metropolitan FilmExport
Budget :
Genre : Action, Guerre, Drame.
Nationalité : Sud Coréen
Durée : 2h17min

Synopsis :
Pendant la Seconde Guerre mondiale, plusieurs centaines de Coréens sont emmenés de force sur l’île d’Hashima par les forces coloniales japonaises. L’île est un camp de travail où les prisonniers sont envoyés à la mine. Un résistant infiltré sur l’île élabore un plan d’évasion géant, afin sauver le plus grand nombre de prisonniers possible...



Critique :



2016, cantonné à des sorties hexagonales un brin timide, trois péloches d'exceptions venues tout droit de Corée du Sud, dynamitaient autant la Croisette que des salles obscures qui en avait foutreusement besoin : le jouissif Train to Busan de Yeon Sang-ho, le brillant The Strangers de Na Hing-jin et surtout le chef-d'oeuvre Mademoiselle de Park Chan-wook.
2017, aux côtés du nouveau moment de folie de l'inestimable Takashi Miike et le merveilleux Okja de Bing Joon-ho sur Netflix, c'était Sans Pitié/ The Merciless de Byung Sung-hyun et The Villainess de Jeong Byeong-gil qui ont démontré une fois encore, que le cinéma sud-coréen burné n'a pas forcément besoin de figurer parmi les gros hit, pour bousculer gentiment le spectateur lambda.
2018, on passe à un tout autre level avec le blockbuster Battleship Island de Ryoo Seung-wan, carton monstrueux sur ses terres et de loin l'une des invitations de cinéma les plus spectaculaires qu'il nous sera donné de voir cette année.



S'attachant à un événement peu connu par chez nous, de la Seconde Guerre Mondiale (l’occupation cruelle de la Corée par le Japon, et plus directement ici la capture de milliers de personnes, enrôlés avec force pour travailler dans une mine de charbon sur une île carcérale), la péloche revisite le film historique avec une dévotion et une érudition dont l'intelligence force le respect, tout en le saupoudrant autant d'un penchant certain et férocement grisant pour l'ultra-spectaculaire et le kaboom (le dernier tiers est aussi fou qu'incroyable), que d'un naturalisme excessivement cinématographique.
Chaque plan est une merveille de composition (poussant le spectateur à constamment faire corps avec ce qu'il voit), chaque personnage est finement croqué (et ils sont nombreux), chaque petite pièce du puzzle d'orfèvre qu'est le film, est assemblée avec minutie pour faire de Battleship Island, une expérience sensorielle, limite physique, proprement hallucinante, où l'émotion la plus sincère enlace furieusement l'explosion la plus dévastatrice dans un balai bouillant de complexité.
D'une énergie folle et maîtrisé de bout en bout, moderne et old school à la fois, véritable blockbuster hybride et viscéral aussi féroce qu'il est éblouissant, Battleship Island est un véritable bijou, un spectacle total intense et prenant, tout simplement.

Jonathan Chevrier



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