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[CRITIQUE] : Vice-Versa


Réalisateur : Pete Docter et Ronaldo Del Carmen
Acteurs : avec les voix de Amy Poelher, Mindy Kaling, Bill Hader, Phillys Smith, Lewis Black, Diane Lane, Kyle MacLachlan, Charlotte Le Bon, Pierre Niney, Gilles Lelouche, Mélanie Laurent, Marilou Berry...
Distributeur : The Walt Disney Company France
Budget : -
Genre : Animation, Comédie, Famille.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h48min.

Synopsis :
Au Quartier Général, le centre de contrôle situé dans la tête de la petite Riley, 11 ans, cinq Émotions sont au travail. À leur tête, Joie, débordante d’optimisme et de bonne humeur, veille à ce que Riley soit heureuse. Peur se charge de la sécurité,  Colère s’assure que la justice règne, et Dégoût empêche Riley de se faire empoisonner la vie – au sens propre comme au figuré. Quant à Tristesse, elle n’est pas très sûre de son rôle. Les autres non plus, d’ailleurs… Lorsque la famille de Riley emménage dans une grande ville, avec tout ce que cela peut avoir d’effrayant, les Émotions ont fort à faire pour guider la jeune fille durant cette difficile transition. Mais quand Joie et Tristesse se perdent accidentellement dans les recoins les plus éloignés de l’esprit de Riley, emportant avec elles certains souvenirs essentiels, Peur, Colère et Dégoût sont bien obligés de prendre le relais. Joie et Tristesse vont devoir s’aventurer dans des endroits très inhabituels comme la Mémoire à long terme, le Pays de l’Imagination, la Pensée Abstraite, ou la Production des Rêves, pour tenter de retrouver le chemin du Quartier Général afin que Riley puisse passer ce cap et avancer dans la vie…


Critique :

Autant l'admettre tout de suite, nous n'étions pas réellement fan du récent virage un brin fainéant prit par Pixar depuis son sublime Toy Story 3 de 2010, la faute à des suites pas vraiment convaincante (Monstres Academy mais surtout le très mauvais Cars 2), et a des " original story " tellement imprégné par l'essence de la maison mère Disney, que son impact s'en trouve automatiquement amoindri (Rebelle).

Fort heureusement, au sein de la firme il reste des esprits inventifs et capable d'aller au casse-pipe juste pour le plaisir de proposer un divertissement neuf et rafraîchissant.
Pete Docter, papa des sublimes Monstres et Cie et Là-Haut, est l'un d'eux, voir même le plus talentueux d'entre eux avec l'inestimable (oui, il l'est) Brad Bird.


Preuve en est son Vice-Versa, proposition de cinéma revenant à l'essence même de ce que Pixar inspirait durant ses folles premières années : une firme à rêve créatrice de péloches aussi inspirées et uniques qu'incarnant de véritables défis sur grand écran aussi fou que définitivement remarquables, jouant avec nos émotions comme peu auront été capable de le faire dans le cinéma d'animation (avec Disney).

Parce qu'après un an de disette sans avoir proposé le moindre film dans les salles obscures (Dreamworks et le reste de la concurrence n'en ont pas pour autant profiter pour glaner en masse du billets vert), le studio avait pour sérieuse ambition de rappeler au tout Hollywood qu'ils étaient toujours bel et bien les numéros un du business, et que même une D.W.A. dans les grands jours, ne pouvait décemment leur arriver à la cheville.

Mais plus qu'un retour coup de poing, avec Vice-Versa, Pete Docter et Pixar ont ni plus ni moins réalisés l'une de leurs plus belles œuvres et clairement, l'un des plus beaux (voir LE) et indispensables moments de cinéma qu'il nous sera donné de voir cette année sur grand écran.


Vice-Versa donc, ou l'histoire, au Quartier Cérébral - le centre de contrôle situé dans la tête de la petite Riley âgée de 11 ans -, de cinq Émotions sont au travail.
À leur tête, Joie, débordante d’optimisme et de bonne humeur, veille à ce que Riley soit heureuse. Peur se charge de la sécurité,  Colère s’assure que la justice règne, et Dégoût empêche Riley de se faire empoisonner la vie – au sens propre comme au figuré.
Quant à Tristesse, elle n’est pas très sûre de son rôle. Les autres non plus, d’ailleurs…

Lorsque la famille de Riley emménage dans une grande ville, avec tout ce que cela peut avoir d’effrayant, les Émotions ont fort à faire pour guider la jeune fille durant cette difficile transition. Mais quand Joie et Tristesse se perdent accidentellement dans les recoins les plus éloignés de l’esprit de Riley, emportant avec elles certains souvenirs essentiels, Peur, Colère et Dégoût sont bien obligés de prendre le relais.

Joie et Tristesse vont devoir s’aventurer dans des endroits très inhabituels comme la Mémoire à long terme, le Pays de l’Imagination, la Pensée Abstraite, ou la Production des Rêves, pour tenter de retrouver le chemin du Quartier Cérébral afin que Riley puisse passer ce cap et avancer dans la vie…


Derrière les merveilleux Monstres et Cie et Là-Haut, Docter creuse encore un petit peu plus le sillon de son étude fine, dénuée de tout cliché et attendrissante - et même parfois assez cruelle - de l'enfance, et après avoir jouer de manière assez sadique avec nos émotions (ces deux films sont parmi les plus dévastateurs émotionnellement du catalogue de la firme à la lampe), il n'hésite même plus à les mettre en scène dans une brillante et bouleversante aventure pleine de liberté qui démontre, alléluia, que Pixar n'a finalement rien perdu de sa folie créatrice et qu'ils ont toujours de belles histoires dans leur besace, à nous conter.

Joliment déstabilisant (puisqu'il ne fait sans cesse que directement nous parler) et profondément exaltant à la fois, d'une complexité évidente même si sa richesse narrative ne brouille jamais le dynamisme indécent d'une intrigue mené tambour battant et constamment ludique, Inside Out en v.o, est un plaisir des yeux de chaque instant tant il regorge d'idées tout aussi merveilleuses qu'inventives, alternant les points de vues entre la jeune Riley et les délirantes émotions logées dans son esprit qui gèrent comme ils le peuvent, ses actes.

Chronique subtilement scripté et criante de réalisme sur une pré-ado en totale perte de repère et dominée par ses émotions, n'hésitant pas une seule seconde à flirter sur le fil tenu du mélodrame et de la noirceur (pas un petit pari pour un divertissement estampillé tout public), psychologiquement très fouillé et esthétiquement renversant, le nouveau Pete Docter - encore une fois en complet état de grâce -, nous réconcilie avec Pixar et nous émerveille par sa justesse et ses multiples niveaux de lectures.


Un brin prévisible mais pas pour le moins séduisant et alignant les scènes puissantes avec une facilité déconcertante, Vice-Versa transcende son brillant pitch pour accoucher d'un sommet d'animation aussi beau, hilarant et aérien qu'incroyablement intelligent, débridé et touchant, une oeuvre aussi rare que profondément singulière.

Sans conteste la plus belle et audacieuse claque sur grand écran de ce riche premier semestre ciné de 2015, avec Foxcatcher et le vrombissant Mad Max Fury Road.

Un grand plaisir de cinéma, avec un put*** de P.


Jonathan Chevrier


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