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[CRITIQUE] : Et (Beaucoup) Plus si Affinités


Réalisateur : Michael Dowse
Acteurs : Daniel Radcliffe, Zoé Kazan, Adam Driver, Megan Park, Rafe Spall, Sarah Gadon,...
Distributeur : SND
Budget : -
Genre : Comédie Romantique.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h42min.

Synopsis :
En se rendant à une soirée organisée par son meilleur ami, Wallace ne se doute pas qu’une rencontre va bouleverser sa vie. Son attirance pour Chantry a tout du coup de foudre. Une complicité immédiate s’installe avec cette jeune femme pétillante et à l’humour ravageur. Toutefois, il subsiste un petit obstacle aux prémices de cette belle histoire : Chantry est déjà en couple avec un dénommé Ben ! Elle propose donc à Wallace de sceller un tout autre pacte : devenir amis, et rien de plus. Au fil du temps, leur complicité ne fait que grandir et Wallace se retrouve vite confronté à un vrai dilemme : doit-il s’en tenir à sa promesse ? Faire en sorte que Chantry quitte Ben ? Faire semblant de se satisfaire de cette situation bancale ou bien tenter de la conquérir, au risque de la perdre ? Leur relation amicale va être mise à rude épreuve : mais un homme et une femme peuvent-ils réellement être amis ?


Critique :

On en avait peur mais force est d'admettre que nous avions sous-estimé un brin le talent du bonhomme, puisque l'excellent Daniel Radcliffe a passé avec brio le passage post-Harry Potter, et qu'il n'a pas été frappé par le cruel syndrome Mark Hamill.

Mieux, il a même réussi la prouesse de se montrer encore plus intéressant à suivre sans ses lunettes et sa baguette de sorcier, mais surtout bien loin des blockbusters friqués qui ont fait sa renommée mondiale pour leur préférer le circuit plus riche et fin du cinéma indépendant, preuve en est ces performances impeccables dans La Dame en Noir ou l'attendu Kill Your Darlings, pour ne citer que.

Après avoir jouer les amoureux fou en quête de vengeance dans le décalé mais jouissif Horns d'Alexandre Aja en début de mois, le voici déjà de retour toujours dans la peau d'un romantique mais sans potacheries et encore moins sans cornes démoniaques dans What If aka Et (Beaucoup) Plus si Affinités de Michael Dowse (le génial et méconnu Take Me Home Tonight), et adapté de la pièce Toothpaste and Cigar de TJ Dawe.


Ou une pure romcom indépendante comme le continent américain en compte à la pelle, mais dont le charme de son cadre (Toronto) et de son casting vedette - Radcliffe donc mais également la pétillante Zoé Kazan et l'excellent Adam Driver -, avait tout pour attirer son cinéphile et même mieux, talonner du bout de la pellicule l'autre comédie romantique/feel good movie indé référence de ses derniers mois, le joli New-York Melody de John Carney.

Et (Beaucoup) Plus si Affinités donc, ou l'histoire du jeune Wallace qui, en se rendant à une soirée organisée par son meilleur ami, ne se doute pas une seule seconde qu’une rencontre va littéralement bouleverser sa vie.
Son attirance pour la jolie Chantry, la cousine de son best pote, a même tout du coup de foudre, lui qui est pourtant dégouté des relations amoureuses.
Une complicité immédiate s’installe entre lui et cette jeune femme pétillante et à l’humour ravageur.

Toutefois, il subsiste un petit obstacle aux prémices de cette belle histoire : Chantry est déjà en couple avec un dénommé Ben, et elle est même plutôt heureuse en ménage puisqu'elle n'a nullement l'intention de quitter son bonhomme.
Elle propose donc à un Wallace bien décider de ne pas tourner la page, de sceller un tout autre pacte : devenir amis, et rien de plus.
Mais au fil du temps, leur complicité ne fait que grandir et Wallace se retrouve vite confronté à un vrai dilemme : doit-il s’en tenir à sa promesse ou faire en sorte que sa bien-aimée quitte Ben ?

Faire semblant de se satisfaire de cette relation bancale et insatisfaisante ou bien tenter de la conquérir, au risque de la perdre ?
Leur relation amicale va être mise à rude épreuve : mais dans le fond, un homme et une femme peuvent-ils réellement être amis ?


L'idée de base de se faire se rapprocher un garçon et une fille qui n'ont strictement aucune raison de n'avoir des rapports autres qu'amicaux, c'est rien de moins que la recette ultra réchauffée de la majorité des romcoms ayant squattées nos salles obscures ses dix dernières années.
Pire, dans ce genre de pitch rarement original à la portée universelle, à la bande son résolument pop tendance ou encore à l'humour et aux rebondissements savamment dosés, on jurerait même presque en connaitre la fin avant même que les premières images ne débarquent à l'écran.

Pour être prévisible, What If l'est clairement, en même temps et pour plaider un minimum sa cause, outre quelques étonnantes surprises (500 Jours Ensemble, avec lequel il partage une certaine fantaisie visuelle), quel romcom aujourd'hui ne l'est pas ?

Conscient de son handicap certains, Michael Dowse va pourtant intelligemment renverser la tendance en faisant de son film une œuvre certes simpliste mais au regard profondément contemporain et à l'efficacité redoutable puisque dénuée de toute futilité émotive à forte tendance guimauve de supermarché.

En focalisant son histoire sur deux personnages merveilleusement bien croqués - loin d'être cantonnés à de simples clichés faciles -, bien plus déterminés par leurs remises en questions constantes que par leurs hormones, le cinéaste explore les lieux communs et passages obligés du genre pour mieux démonter, avec subtilité et authenticité, le mythe de l'amitié homme/femme à coups de dialogues alertes - voir même assez crus - et de rebondissements n'hésitant jamais à mettre dans l'embarras ses protagonistes, incarnations même des jeunes adultes confus d'aujourd'hui.


Dès lors, le parallèle avec le cinéma de Woody Allen, mais surtout d'avec le cultissime et référentiel Quand Harry rencontre Sally n'est jamais vraiment très loin, tant sa spontanéité, sa mélancolie évidente et son naturel en fond un de ses héritiers les plus logique.

Dans les rôles-titres, Daniel Radcliffe est étonnement parfait dans la peau de l'amoureux malheureux confronté avec force au concept de l'amitié insatisfaisante, prouvant que la romcom (comme tout quoi) lui va à merveille, tandis que la pétillante Zoé Kazan elle, toujours aussi lumineuse, est tout simplement génial dans la peau d'une jeune femme aussi paumée qu'elle est attachante.

La complicité et l'alchimie entre les deux acteurs - aux physiques communs, poussant encore plus à l'identification - est totale, et leur couple crève littéralement l'écran tant il est aussi adorable qu'irrésistible.
Mieux, derrière eux les excellents Adam Driver (surtout) et Megan Park incarnent avec malice le couple d'amis complétement opposés aux deux héros.

Rafraichissant, hautement empathique (qui n'a jamais vécu ce genre de situation, hein ?), certes un poil trop long mais honnêtement très drôle et franchement surprenant, Et (Beaucoup) Plus si Affinités est une chouette comédie romantique punchy, touchante et méchamment agréable à suivre.


Elle a beau ne rien raconter de neuf et s'avérer in fine très sage, elle n'en est pas moins un excellent moment de cinéma pourvu d'un capital de sympathie énorme.

Et dans un mois d'octobre uber chargé en péloches de qualités, c'est juste ce qu'il faut pour habilement se démarquer et séduire son cinéphile...


Jonathan Chevrier


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