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[CRITIQUE] : Si Je Reste


Réalisateur : R.J Cutler
Acteurs : Chloë Grace Moretz, Mireille Enos, Joshua Leonard, Jamie Blackley, Stacy Keach, Liana Liberato,...
Distributeur : Warner Bros. France
Budget : -
Genre : Drame.
Nationalité : Américain.
Durée : 1h46min.

Synopsis :
En un seul moment, tout peut changer. Mia, 17 ans, n'a aucun souvenir de l'accident : elle arrive uniquement à se rappeler avoir roulé le long de la route enneigée de l'Oregon avec sa famille. Puis, en un clin d'oeil, elle se retrouve observant son propre corps dévasté ... L'adolescente sera tiraillée entre l'envie de rejoindre ses parents dans l'au-delà et celle de se réveiller et de retrouver son petit ami et ses proches...


Critique :

Le genre mélodrame pour ados basé sur une romance impossible, fait toujours un ravage auprès du public cible, la preuve avec le récent et sympathique Nos Étoiles Contraires, péloche hautement lacrymale (trop d'ailleurs) porté par la sublime et talentueuse Shailene Woodley.

Arrivant par chez nous un poil après son ainé, Si je Reste surfe sur la même dynamique avec une similarité dans les volontés mercantiles assez troublante.

Car comme The Fault in Ours Stars, If I Stay a non seulement pour but de glaner du dollars au box-office via une adaptation de best-seller - on est chez les producteurs de Twilight là quand-même -, mais également d'asseoir définitivement le statut de star montante de son héroïne, la pétillante Chloë Grace Moretz, dont le flop remarquée - aussi bien critique que public - du remake de Carrie (ou plutôt de Chronicle ou du biopic de Jean Grey des X-Men, on ne sait plus, le film de Kimberley Pierce était tellement un beau bordel) aura un brin ternis son image auprès des cinéphiles endurcis que nous sommes.


Signé par le réalisateur de documentaire R.J. Cutler et attendu par des millions de lecteurs, Si Je Reste, si il contentera les spectateurs les plus fleurs bleus et peu exigeant, laissera méchamment les autres (la majeure partie donc) sur le carreau, mis k.o par une tripotée de clichés en tout genre qui si ceux-ci apportaient un charme non-négligeable au récent Nos Étoiles Contraires, incarnent ici un mélange indigeste et trop souvent à la lisière du ridicule.

Dommage pour la Chloë, si elle avait su nous séduire en second couteaux d'exception dans le Sils Maria d'Olivier Assayas, ce n'est pas avec cette péloche qu'elle (re)deviendra notre chouchou favorite des hit-girls Hollywoodiennes...

Si Je Reste donc, ou l'histoire de Mia, dix-sept ans, preuve vivante qu'une vie peut changer et être chambouler en un instant.
Victime d'un accident de voiture, celle-ci n’a aucun souvenir du tragique événement, à peine arrive t-elle seulement à se rappeler avoir roulé le long de la route enneigée de l’Oregon avec sa famille.
Puis, en un clin d’œil et sans même qu'elle puisse y comprendre quoi que ce soit, elle se retrouve observant son propre corps dévasté...

L’adolescente sera alors très vite tiraillée entre l’envie de rejoindre ses parents dans l’au-delà et celle de se réveiller, de revenir à la vie et de retrouver son petit ami et ses proches...


If I Stay nous pose une question à un million de dollars dont il nous est finalement, pas difficile de trouver une réponse claire et précise.
Comment faire un bon film divertissant quand le pitch du roman de base pue le réchauffée et n'emballe pas des masses ?

Et bah on ne peut pas, tout simplement, et ce même si l'on y met toute la bonne volonté du monde, ce que ne s’embarrasse pas de faire R.J. Cutler pour son premier long, ne tentant - au mieux - que citer le sublime Lovely Bones de Peter Jackson (l'héroïne, presque entre deux mondes, qui est spectatrice de tout sans ne jamais être vu), et de recycler les bonnes vieilles recettes du teen movies à forte tendance lacrymale.

Incohérent, méchamment bancale dans son intrigue complétement décousue puisque constituée en grande partie de flashbacks alternant moments joyeux et moments tristes - comme l'humeur d'un ado quoi -, bourré jusqu'à la gueule de dialogues ridicules, tire-larmes à outrance et surtout dépourvue d'une profondeur des personnages pourtant affreusement nécessaire dans ce genre de péloches, le métrage de Cutler accumule les mauvais points et les clichés bas de gamme (le chanteur populaire à midinettes type, la violoncelliste logiquement timide, les parents bohèmes et cool, le tout culminant dans la love story de deux amoureux qu'évidemment tout oppose) au point de friser l'indigestion du mauvais gout.

Pire, à ou le pitch promet une réflexion aussi bien sur la vie que sur la mort, conforté par l'hésitation de l’héroïne entre ces deux choix, le film ne se focalise uniquement ou presque, que sur la romance entre Mia et Adam, son petit ami rockeur et écorchée par la vie, dans une énième mise en image des thématiques rebattus du difficile passage entre l'adolescence et la vie d'adulte.


Mal rythmée, ennuyant et n'atteignant que minimalement son objectif premier - émouvoir - lors de scène contant douloureusement le drame qui frappe la famille de Mia, la faute notamment à des personnages tout sauf attachant, If I Stay ne vaut au final que pour sa bande originale aux petits oignons (Bach et Beethoven y côtoient... Blondie !), et un casting vedette assez surprenant portée par une Chloë Grace Moretz juste et sincère en violoncelliste promise à un bel avenir.

A ses côtés, Jamie Blackley en boyfriend et Liana Liberato en best friend sont également convainquant, tandis que le vieux briscard Stacy keach lui, s'offre pour le coup la meilleure scène du film - un monologue des plus touchants -, à défaut d'y trouver l'un de ses meilleurs rôles ces dernières années (le Pope de Prison Break reste encore dans les mémoires).

Un peu trop maigre donc pour renverser positivement la balance du jugement de cette péloche beaucoup trop neutre, lisse, lourdement pesant et ennuyeux, et manquant cruellement de substance pour réellement marquer son spectateur.

Faudrait quand même qu'Hollywood change de disque à un moment, parce qu'entre les vampires, les extraterrestres et les ados mourants (ou cons à mourir, au choix), le teen movies commencent peu à peu à perdre de sa superbe dans les salles obscures ces dernières années, et ce ne sont pas quelques fulgurances - How I Live Now et Le Monde de Charlie en tête -, qui arriveront à faire oublier les Twilight et autres Les Âmes Vagabondes, LOL USA ou encore Sublimes Créatures.

On peut toujours rêver, mais en attendant, prions déjà pour que la nouvelle adaptation d'un roman pour ados soit plus inspirée...


Jonathan Chevrier


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